Au Québec, de nombreuses personnes âgées choisissent de demeurer dans leur domicile le plus longtemps possible. Ce choix est souvent soutenu par l’aide d’un proche aidant ou par des services offerts à domicile. Bien que cette solution puisse sembler idéale à première vue, il est important d’en évaluer les limites. Les coûts liés aux soins, l’adaptation du milieu de vie, la charge imposée aux aidants et l’accessibilité aux services du réseau de la santé sont des aspects essentiels à considérer.
Les coûts liés aux soins et aux services à domicile
Lorsque la personne âgée vit chez elle depuis longtemps, les frais liés au logement sont souvent peu élevés. Toutefois, en situation de perte d’autonomie, les dépenses associées aux soins et aux services deviennent rapidement significatives. Bien que certains services professionnels soient offerts gratuitement à domicile par le réseau de la santé, la réalité est que l’accès à ces services est limité. La demande étant très élevée, de nombreuses personnes âgées se retrouvent sur des listes d’attente. D’autres ne sont tout simplement pas admissibles.
Dans bien des cas, les proches aidants doivent combler le manque en prenant en charge l’aide au bain, la préparation des repas, l’entretien ménager, l’accompagnement à l’extérieur ou même certains soins de santé de base.
Adapter le domicile selon vos besoins
Rester chez soi implique aussi modifier son environnement pour en assurer la sécurité. Cela peut inclure l’ajout de barres d’appui dans la salle de bain, l’aménagement de rampes d’accès, l’installation d’un monte-escalier ou encore la transformation complète d’une salle de bain. Ces travaux peuvent représenter des dépenses importantes, souvent entièrement à la charge de la personne âgée ou de sa famille.
Par exemple, l’installation d’un monte-escalier peut coûter jusqu’à 6 000 $, un montant rarement remboursé en totalité par des programmes publics. Heureusement, certains frais liés au maintien à domicile peuvent être admissibles au crédit d’impôt pour le maintien à domicile des personnes âgées, un soutien fiscal offert par Revenu Québec. Ce crédit peut contribuer à alléger une partie des dépenses, notamment celles associées à l’adaptation du domicile ou à certains services d’aide à domicile.
Il demeure toutefois essentiel de bien évaluer ces coûts potentiels dans l’ensemble du budget, en tenant compte du soutien disponible et de la capacité réelle à organiser un environnement sécuritaire et adapté.
Le quotidien à domicile : des dépenses à ne pas sous-estimer
Au-delà des soins et des adaptations, d’autres frais récurrents doivent être considérés dans le budget : médicaments non couverts, déplacements pour les rendez-vous médicaux, alimentation, électricité, chauffage, services de télécommunication, entretien, etc. Ces coûts, bien que souvent sous-estimés, s'accumulent rapidement, surtout lorsqu'une perte d’autonomie est en jeu.
Le rôle exigeant du proche aidant
Le proche aidant devient souvent le pilier du maintien à domicile. Il peut s’agir d’un enfant, d’un conjoint ou d’un ami proche. Lorsque les services publics ne suffisent pas à répondre aux besoins, c’est à lui que revient la tâche d’assister la personne âgée au quotidien.
Ce rôle peut devenir très exigeant, particulièrement lorsque la personne âgée requiert une présence continue. L’épuisement des proches aidants est une réalité bien documentée. Il est donc essentiel de prévoir des moments de répit, que ce soit en s’appuyant sur d’autres membres de la famille ou en explorant d’autres ressources disponibles.
À ce titre, certaines résidences pour personnes âgées offrent des séjours de courte durée, aussi appelés séjours de répit. Ces formules permettent à la personne âgée d’être hébergée temporairement dans un environnement sécuritaire, avec accès à des soins et à des services adaptés, pendant que le proche aidant peut se reposer ou s’occuper de ses propres besoins. Une solution précieuse pour préserver l’équilibre de chacun.
Comment faire le bon choix ?
Avec les défis actuels d’accessibilité aux soins et les nombreuses responsabilités qu’implique le maintien à domicile, il peut être pertinent d’envisager d’autres options. Les résidences privées pour personnes âgées (RPA), par exemple, offrent souvent des formules tout-inclus qui regroupent repas, entretien, loisirs et services de santé, le tout dans un environnement sécurisé et adapté.
En fin de compte, plus la perte d’autonomie est grande, plus les besoins deviennent complexes, et plus le maintien à domicile peut s’avérer coûteux et exigeant. Même une personne âgée encore autonome peut se sentir isolée à la maison. Comparer les coûts et les avantages des différentes options d’hébergement permet de faire un choix éclairé, en fonction de la réalité et des besoins de chacun.
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